On aurait préféré avoir tort…
Depuis décembre 2011, la FGTB wallonne a multiplié avertissements et mobilisations : la limitation dans le temps des allocations d’insertion allait engendrer un véritable bain de sang social. Les réactions politiques sont passées du désintérêt au déni avant de virer au mépris et aux accusations de mensonges. Aujourd’hui, les faits nous donnent – malheureusement ! – raison. Plus de 30.000 personnes, dont une grande majorité de Wallons, seront bel et bien exclues, rien qu’en 2015. Et 10.000 autres n’auront pas accès au système à la fin de leurs études en raison des nouvelles mesures du gouvernement Michel.
Il y a trois ans, le gouvernement annonçait sa volonté de limiter la durée d’obtention des allocations d’insertion. En écembre 2011, la FGTB wallonne avertit que cette mesure injuste mènera à des dizaines de milliers d’exclusions dès janvier… 2012 ! Ce n’est que suite à ces interventions que le projet de loi est modifié et que la mesure est reportée à janvier 2015 (le compte à rebours des trois ans débutant le 1er janvier 2012). En 2012, 2013 et 2014, les militants, avec ou sans emploi, de la FGTB wallonne se mobilisent à plusieurs reprises. Au fil des mois, l’échéance fatidique se rapproche et une prise de conscience s’opère. Le mouvement prend de l’ampleur et d’autres organisations syndicales mais aussi des associations et des collectifs citoyens se mobilisent.
Ces mobilisations n’auront pas été vaines. En fin de législature, le gouvernement décide un certain nombre d’assouplissements (prolongations et dérogations en cas de travail, de formation, pour raisons médicales…). Ces dérogations permettent de réduire le nombre des exclusions au 1er janvier 2015. Mais seulement de manière temporaire ! A moins de satisfaire pleinement aux conditions d’admissibilité au chômage complet, les milliers de sans emploi concernés seront exclus tôt ou tard, à l’expiration de leur sursis.
La Wallonie sera la Région la plus touchée puisqu’elle compte environ 70% des exclus. Cette proportion démontre parfaitement l’absurdité de la mesure. Dans une région marquée par le chômage de masse, où les offres d’emploi se font rares, les politiques répressives contre les sans emploi sont non seulement injustes mais aussi totalement inefficaces. Elles n’ont jamais créé un seul emploi !
Le cataclysme social que cette mesure va entraîner va se doubler d’un afflux massif et inédit de citoyens vers les CPAS. En ce début 2015, ce sont des milliers d’exclus qui vont s’adresser à ces organismes publics. Et le phénomène ne s’arrêtera pas là puisque, après cette année, les exclusions continueront de s’enchaîner, mois après mois, année après année…
Aujourd’hui, la prise de conscience est générale. Tout le monde, ou presque, reconnaît l’absurdité de la mesure et l’ampleur de la catastrophe sociale. Les appels à la suppression de la mesure se multiplient. Pourtant, le gouvernement de Charles Michel reste sourd. Pire, il a introduit de nouvelles mesures qui restreignent l’admissibilité aux allocations d’insertion. Dorénavant, les jeunes de moins de 21 ans devront avoir réussi, et non plus seulement terminé, leurs études. Et il faudra également introduire sa demande avant l’âge de 25 ans, c’est-à-dire avoir terminé ses études avant l’âge de 24 ans, sinon on n’aura jamais accès au système. Ces restrictions toucheront 10.000 jeunes par an ! Autant de jeunes qui se retrouveront eux aussi sans revenus et devront faire appel à la solidarité familiale ou au CPAS.
Toutes ces mesures ont été décidées sans la moindre idée de leurs conséquences. Elles sont totalement injustes, absurdes et inefficaces. On va précipiter des milliers de familles dans la pauvreté, renforcer l’exclusion sociale et ses conséquences (économie parallèle, délinquance, isolement…), mettre des communes en faillite…
Bref, appauvrir toute une frange de la population pour des raisons purement idéologiques. Car le véritable objectif est bien de forcer les sans emploi à accepter n’importe quel petit job, aux pires conditions de travail et de salaire. Au final, c’est tout le marché de l’emploi qui va se précariser et se flexibiliser. C’est en cela que le combat pour une Sécurité sociale forte concerne tous les travailleurs, avec ou sans emploi !
Article: FGTB-Wallonne
Le
pire, c’est que là où il y a des millions en masse qui sont fraudés, il n’y a aucun contrôle…
C’est
normal le gouvernement des riches ne va pas se tirer une balle dans le pied…
Chez
les plus pauvres qui sont plus nombreux, ça ne rapportera pas grand’chose, juste qu’ils auront du mal à vivre ou bien, il y aura de nombreux suicides… Faut croire que le gouvernement rien que
pour les riches espère réduire la populaton de cette manière !