L’Onem mène-t-il depuis plusieurs mois une véritable chasse aux artistes?
Beaucoup le pensent en tous cas dans les milieux artistiques. La question semble légitime au vu de la centaine d’entre eux qui ont été privés de leur statut et de leurs allocations.
L’Onem reconnaît avoir serré la vis ces derniers temps. Les artistes en Belgique émargent pour la plupart au chômage. Et depuis 2002, ils bénéficient d’un régime particulier qui leur donne le droit, entre autres, de conserver indéfiniment le taux maximum d’allocation. Ils doivent alors prouver, contrats à l’appui, leur activité artistique. Pas de problèmes depuis dix ans mais l’Onem a subitement changé d’attitude en octobre dernier en constatant que depuis 2004 leur nombre a pratiquement doublé. Serge Barthe, inspecteur général à l’Onem: « Selon le bureau de chômage concerné, on examine peut-être le dossier avec plus ou moins de souplesse et plus ou moins de rigueur et donc, effectivement, l’Onem a pris l’initiative de rappeler les directives en vigueur à tous les bureaux de chômage dans le but d’éviter que des avantages soient octroyés à des travailleurs qui ne satisfont pas aux conditions pour les obtenir. »
Exemple: l’Onem refuse les contrats offerts par des sociétés privées, ce qui touche beaucoup de musiciens ou de comédiens, un abus selon Pierre Dherte, vice-président de l’Union des artistes: « L’Onem dit non, un tel va diminuer, enfin va se retrouver avec une allocation à 500, un tel, non, il faut qu’il émarge de la Commission paritaire 304, en gros, que ce soit un artiste du spectacle pas un artiste de l’audiovisuel, donc l’Onem interprète la loi. »
Smart, l’asbl qui représente des milliers d’artistes en Belgique, recense déjà près de 150 cas d’artiste privés de tous revenus depuis plusieurs mois. Et il en appelle au politique pour qu’il donne enfin une véritable sécurité à une profession qui aujourd’hui se sent menacée.
Thierry Vangulick
Article: RTBF.be