ArcelorMittal : première action « coup de poing » à Florange

Alors que s’ouvre à La Plaine-Saint-Denis en Seine-Saint-Denis, au siège français d’ArcelorMittal, un comité central d’entreprise sur l’avenir du site de Florange, les salariés ont bloqué la sortie des expéditions du site pour faire pression sur la direction et obtenir le redémarrage des hauts-fourneaux à l’arrêt depuis octobre.

http://www.humanite.fr/sites/default/files/imagecache/une_article_horizontal/arcelloroccupation.jpg« Nous avons décidé de frapper Mittal là où ça fait mal: le portefeuille », a déclaré le responsable CFDT Edouard Martin, en annonçant « un blocage d’une durée illimitée ». « Nous allons nous constituer un trésor de guerre, un butin du fruit de notre travail », a-t-il expliqué. Les protestataires se sont installés à la sortie d’où partent les produits finis de l’usine, principalement des bobines de tôle pour l’industrie automobile.

Même si ses deux hauts fourneaux sont en sommeil depuis plusieurs mois, le laminoir train à chaud de Florange produit toujours quelque 200.000 tonnes par mois d’acier technique pour l’industrie automobile. Le site est approvisionné avec des brames d’acier produites par l’usine d’ArcelorMittal de Dunkerque. Avec ce blocage, les syndicalistes espèrent désorganiser la fabrication dans l’industrie automobile qui, a observé l’un d’entre eux, « travaille à flux tendu ». ArcelorMittal Florange livre ses produits finis aux constructeurs Peugeot, Volkswagen, Mercedes, Audi et Toyota. Cette action « coup de poing » est la première menée par l’intersyndicale CGT/CFDT/FO/CFE-CGC, après l’occupation de la direction lundi.

Les syndicats craignent la « mort programmée » de ce site, où travaillent 5.000 salariés, après l’annonce de la direction, la semaine dernière, que les hauts-fourneaux ne redémarreraient pas au deuxième trimestre. Le n°1 mondial de la sidérurgie a décidé récemment la fermeture définitive de hauts-fourneaux à Liège (Belgique) et Madrid, les autres (deux à Florange, en Lorraine, un en Allemagne, deux en Pologne, deux en Roumanie et un en République tchèque) sont officiellement mis en veille en attendant la reprise des commandes.

Mardi, le président-candidat Nicolas Sarkozy a affirmé: « On fera tout pour que le site de Florange rouvre« . La fédération FO de la métallurgie a interpellé mercredi la direction du groupe et les pouvoirs publics, exigeant des engagements écrits sur l’avenir de l’usine mosellane.

La direction a annoncé « officiellement le non-redémarrage des installations pour le deuxième trimestre. On nous a dit qu’ils redémarreraient peut-être au troisième trimestre mais on sait pertinemment que c’est faux », a déclaré François Pagano (délégué CFE-CGC) lors d’une suspension du comité central d’entreprise. « En parallèle, ils nous annoncent l’importation de 60 000 tonnes de métal de Seversthal, en Russie. C’est le comble de l’hypocrisie: d’un côté, ils reconnaissent qu’il n’y a pas assez de métal, et de l’autre, ils disent qu’il n’y a pas suffisamment d’activité », a-t-il ajouté. « On est très en colère », a-t-il dit, en prévenant qu' »à partir de maintenant, il n’y a plus une tonne d’acier qui quittera le site de Florange à destination des clients ».

 

Article: humanite.fr

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