« Félicitations pour ce Prix d’Économie sociale et la bourse de 8 000 € qui l’accompagne ». Françoise Urbain, l’administratrice de « Solidairement », une ASBL au siège social meixois savoure intérieurement son bonheur. Ce n’est pas tous les jours qu’on est lauréat d’une association accordant ces prestigieux prix « à des entreprises qui témoignent d’un mode de gestion axé sur les travailleurs sur fond d’attention marquée par les impacts sociaux et écologiques de leurs activités économiques ».
Et voilà que « Solidairement » vient de se voir attribuer un des prix les plus importants pour une entreprise confirmée, l’une wallonne et l’autre bruxelloise. « L’an dernier notre candidature s’appuyait sur les « Grosses Légumes ». C’est année, c’est un projet de réseaux d’épiceries villageoises qui nous l’a fait obtenir ».
De l’Épicentre à un réseau d’épiceries
Pour bien comprendre la démarche de « Solidairement ASBL », il faut se reporter en 2006, lorsque des dames précarisées de Rossignol redoutaient la fermeture de l’épicerie du village. L’idée leur était venue de la reprendre. Par bonheur l’épicerie a été reprise, mais le problème s’est posé à Meix-devant-Virton. De quoi créer « La débrouillardise villageoise », une coopérative dont l’ASBL « Solidairement » assure la gestion. « Nous avons pour modèle la Plunkett Fondation qui a permis d’installer en coopératives, plus de 240 épiceries dans les villages du Sussex », explique Françoise Urbain. Et depuis 2007, le groupe de dames bénévoles et la gestionnaire de l’épicerie n’ont pas trop mal réussi dans un village de Meix où des commerces ont été rouverts ou repris. « L’Épicentre recrée aussi le maillage villageois tout en mettant en valeur des productions artisanales et fermières locales ». Et demain, à travers le projet qui a été primé, l’Épicentre va devenir la vitrine du réseau de mutualisation des produits fermiers dans les épiceries de villages.
La camionnette des « Grosses légumes »
Partons d’un exemple. Tel ou tel produit du terroir est vendu dans une épicerie de Rossignol. Pour en faire profiter tout le monde, on met en place un réseau de ces produits spécifiques et on les fait circuler dans un réseau d’épiceries.
« Jusqu’à aujourd’hui, nous sommes parvenus à intéresser 9 des 14 épiceries contactées, dans la Gaume voire plus loin.Une fois la camionnette des « Grosses légumes » mise aux normes AFSCA, nous pourrions bénéficier du véhicule pour développer et enrichir par ces produits la gamme des épiceries de village qui ne seraient plus considérées comme des magasins de dépannage ». Car, « Solidairement » assure aussi la gestion des « Grosse légumes », le réseau créé en 2009 au sein duquel 13 producteurs et une équipe de coordination s’organisent pour cultiver, distribuer largement des légumes produits localement sans produits chimiques, ni OGM.
Georges VAN DEN ENDE
Article: l’Avenir.net