Chômage et stage d’attente: ce qui vous attend
Parmi les mesures budgétaires décidées par les négociateurs, certaines concernent le chômage, avec un allongement du stage d’attente pour les jeunes de 9 à 12 mois et une accélération de la dégressivité des allocations de chômage. Les CPAS craignent une augmentation des personnes qui se tournent vers eux.
Un chômeur risque, à l’avenir, de tomber plus vite sous le régime du revenu minimum d’intégration. Concrètement, le nouveau système prévoit trois périodes pour le chômeur. Durant les 3 premiers mois, le chômeur touchera 65% de son salaire de base, ce qui est plus que le 60% actuels. Ensuite, les 9 mois suivants, l’allocation est réduite à 60%.
Après un an maximum, le chômeur entre alors dans la deuxième période. Elle durera minimum 2 mois, maximum trois ans, selon les années de travail précédant la période de chômage. Une personne isolée touchera 55% du plafond, un cohabitant, 40%. Un chef de ménage débute, lui, à 60%.
Au cours de cette période, les allocations de chômage diminueront progressivement pour parvenir aux montants forfaitaires de la troisième période. Ces montants forfaitaires, les revenus d’intégration, donc, sont identiques à ceux qui sont alloués actuellement. 474,50 euros pour un cohabitant, 898 pour un isolé, 1069 euros pour un chef de ménage. Contrairement au système actuel, les chefs de ménage sont aussi concernés par la dégressivité.
Par ailleurs, pour conserver son allocation sur la durée, la personne au chômage devra démontrer qu’elle a vraiment tout mis en œuvre pour trouver du travail. Les contrôles, comme l’accompagnement des chômeurs, seront donc renforcés.
En ce qui concerne le stage d’attente, il sera désormais de 12 mois pour tous alors que jusqu’à présent il était variable de six à douze mois selon l’âge du demandeur d’emploi. Il ne s’appelera plus stage d’attente mais stage d’insertion avec sanction si les trois dernières évaluations ne sont pas positives.
Les CPAS inquiets
Avec ces nouvelles mesures, les CPAS, les centres publics d’aide sociale, craignent de voir de plus en plus de monde se tourner vers leurs structures, alors qu’ils sont déjà en difficulté pour l’instant. L’Ecolo Philippe Defeyt, président du CPAS de Namur, exprime ses doutes : « Nous avons effectivement une crainte qu’une fois de plus, une partie de l’assainissement budgétaire fédéral ne soit payé par les CPAS. Concrètement, nous avons deux craintes précises. La première, c’est qu’un certain nombre de chômeurs, voyant diminuer leurs revenus, auront plus de difficultés à boucler leurs fins de mois et viendront, donc, demander des aides diverses au CPAS. Le cas échéant, sous forme d’un revenu d’intégration.
Mais nous avons surtout une crainte à propos des jeunes. Les jeunes sont directement touchés puisqu’on va allonger leur stage d’attente et probablement qu’un certain nombre d’entre eux n’auront même pas tout de suite une allocation de chômage au bout de ce stage d’attente qui sera désormais de 12 mois. Donc, nous risquons d’avoir plus de jeunes, demain, dans nos CPAS, et surtout qu’ils resteront plus longtemps« .
Avec Baptiste Hupin et Michel Toussaint
Article: RTBF.be