Les CPAS fâchés contre l’Onem
Wallonie Coût des exclusions du chômage : 48 millions pour le premier semestre 2011
«L’Onem sanctionne, le CPAS paie. » L’intitulé de la conférence de presse est explicite. La Fédération des CPAS wallons en a assez : les exclusions du chômage menacent leurs finances. Petit topo : une majorité d’exclusions sont définitives (53 %). Elles se partagent entre hommes (50,6 %) et femmes (49,4 %) et touchent principalement les 18-35 ans. Le public visé présente une faible scolarisation. Enfin, près d’une exclusion sur deux (49 %) concerne une famille monoparentale, plus d’une sur trois (34 %) un isolé, et 13 % sanctionnent des cohabitants.
Ces gens se tournent alors vers les CPAS. Et leur file s’allonge. En 2005, ils étaient 373. L’an dernier, on a atteint 4.615 dossiers. Entre 2008 et 2010, le flux annuel de « migrants » entre l’Onem et les CPAS est passé de 6.547 cas à 12.621. Avec une explosion des coûts : subsides fédéraux déduits, l’accueil des chômeurs sanctionnés coûtait 13 millions d’euros en 2007, 18 en 2009, 36 en 2010 et plus de 48 millions rien que pour le premier semestre de 2011 !
Exclusions, pièges à l’emploi
La Fédération des CPAS dénonce l’aveuglement des acteurs de la politique de l’emploi. L’Onem ? Il fait une « obsession quantitative, dénonce Christophe Ernotte, directeur général de la Fédération. Ses agents ne sont parfois indisponibles et ils sanctionnent froidement. » Il cite le cas d’un jeune chômeur, motivé, inscrit en formation, et exclu parce qu’il lui manquait une lettre de motivation.
Le Forem ne serait pas en reste, tout aussi obsédé d’engranger des « chiffres », proposant parfois aux demandeurs d’emploi des plans d’action en contradiction avec ceux de l’Onem (avec risque de sanction à la clé pour le chômeur). Avec des aberrations. « Pour une mère de famille isolée, il est plus intéressant de percevoir le revenu d’insertion sociale (RIS) que d’être au chômage, explique Stéphanie Petrov, chef du service Aide individuelle au CPAS de Namur. Elle bénéficie alors du tarif social sur l’énergie, de l’aide du Fonds énergie, des sacs poubelle gratuits, d’un subside Sports et Culture, de l’exonération de la télé-redevance ». Pièges à l’emploi.
Les CPAS demandent donc au Fédéral d’assumer le coût de sa politique et à la Région, de mener un réel accompagnement des demandeurs d’emploi. Les exclusions ? « Même s’il faut sanctionner les abus, qui restent minoritaires, il faut rester cohérent, insiste Christophe Ernotte. Il y a 600.000 chômeurs en Belgique. Est-on en mesure, demain, de leur fournir 600.000 emplois ? »
LORENT,PASCAL
Article: LeSoir.be
Enfin, les CPAS dénoncent les dérives de l’Onem et du Forem.
Depuis longtemps que l’on dit que les diminutions de chômeurs annoncées sont le plus souvent des exclusions, les personnes de plus de 50 ans qui ne sont plus reprises dz-ans les statistiques, les
personnes travaillant à temps partiel (à partir de 13h/semaine).
A quand la création de vrais emploi bien rémunérés., qui permettent de vivre décemment ?