Les syndicats taclent la note Di Rupo

mardi 05 juillet 2011


Le front commun syndical n’épargne pas la note du formateur et la juge « inacceptable ».

 

Les syndicats taclent la note Di Rupo

 

« Un vent d’austérité et de politiques anti-sociales souffle sur l’Europe, et la Belgique n’est pas épargnée. » Les syndicats ont réagi en front commun à la note présentée lundi par le formateur. FGTB, CSC et CGSLB estiment « indispensable » la diminution du déficit et de la dette publique, « le front commun ne peut accepter la note déposée par le formateur comme base de programme gouvernemental et refuse de soutenir un document aussi déséquilibré où les mesures sont claires pour les travailleurs, pourtant victimes de la crise, mais beaucoup moins pour les responsables de celle-ci, dont certains employeurs, aux abonnés absents. »

Les syndicats disent voir des pistes intéressantes dans la note comme « mais l’absence de montants prévus ou de précisions à cet égard consterne et cache mal le « deux poids deux mesures » dans la contribution à la résorption du déficit public entre les travailleurs et les allocataires sociaux, qui casquent, et, les banquiers, les actionnaires ou encore les grosses entreprises -comme Electrabel- qui ne seraient que peu voire pas sollicités… C’est inacceptable ! »

Les syndicats enfoncent le clou, estimant qu’Elio Di Rupo se fait le « relais des individualismes et des replis sur soi qui donnent lieu au délitement des solidarités qui ont fait et continuent de faire la richesse de la Belgique. »

Le front commun se fait menaçant, et lance un appel aux partis. « Il est important que les différents partis démocratiques de ce pays entendent les syndicats, qui continueront à faire leur travail : veiller sur les intérêts et les droits des travailleurs. Ils ne manqueront pas de se mobiliser et, le cas échéant, de remettre en cause la paix sociale si ceux-ci étaient, une nouvelle fois, bafoués. »

Voici la liste des points que le front commun rejette.

SOCIO-ECONOMIQUE

Le front commun syndical considère comme inacceptables :

· les restrictions budgétaires en matière de soins de santé qui risquent de compromettre la qualité des soins pour les patients ;

· la réduction des budgets « bien-être » de 40 %, d’autant qu’ils n’intègrent pas l’ensemble des allocataires sociaux ;

· la réduction des allocations de chômage de tous les chômeurs de longue durée, y compris les chefs de ménage et les isolés, après une (courte) deuxième période, à un minimum (selon les normes actuelles) largement inférieur au seuil de pauvreté européen, comme si ces travailleurs étaient responsables de la forte hausse du chômage ;

· le renforcement de la politique des sanctions à l’égard des chômeurs (pour les jeunes avec indemnités d’attente et par le biais des conditions d’un emploi valable) ;

· la limitation des droits au crédit temps et à l’interruption de carrière ;

· la limitation de l’assimilation des périodes de chômage, de prépension et de crédit temps dans le calcul des droits de pension ;

· la limitation de l’accès à la prépension sans même attendre l’évaluation promise du pacte des générations par les partenaires sociaux ;

· l’extension de l’activation aux chômeurs âgés sans qu’ils aient la moindre perspective d’une amélioration de leurs chances de trouver un emploi ;

· l’importante limitation du droit à la pension anticipée à partir de 60 ans ;

· l’agression contre les pensions des fonctionnaires ;

· la limitation des moyens octroyés à la coopération au développement.

INSTITUTIONNEL

Le front commun syndical réitère son inquiétude sur une réforme qui risque :

· de ne pas offrir les garanties suffisantes pour permettre au pouvoir fédéral de disposer des moyens suffisants pour accomplir ses missions, notamment en ce qui concerne les défis du vieillissement ;

· de mettre en cause la solidarité fédérale dans un certain nombre de domaines ;

· de donner lieu dans le domaine social et économique à une complexité supplémentaire pour les employeurs comme pour les travailleurs ;

· de provoquer une concurrence fiscale accrue entre les Régions et, donc, leur appauvrissement.

 

Article: lesoir.be

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