La crise touche Arlon : + 2 % de chômage en un an
Article: L’avenir.net
ARLON – Le taux de chômage est en hausse dans la région d’Arlon : 2 % de plus qu’en 2009! Pas la catastrophe, mais les effets de la crise ont franchi la frontière.
On est encore loin du «record provincial» détenu par Virton, mais les chiffres du chômage d’Arlon sont, ces derniers temps, en légère hausse. Un mauvais bulletin qu’épinglait le mois dernier Bruno Antoine, secrétaire fédéral de la CSC. Ainsi, en août dernier, la photo locale de la demande d’emploi dressée par le Forem faisait état d’un taux de chômage de 12,55 % (soit 1573 demandeurs), dépassant légèrement le taux provincial le même mois (12,37 %) – le taux wallon étant alors de 17,43 %.
Si le saut, + 2 %, enregistré entre mai (10,54 %) et août (12,55 %) – en tenant compte toutefois de l’arrivée sur le marché du travail des jeunes ayant bouclé leurs études – n’est pas catastrophique, il n’en est pas moins interpellant pour une commune qui, outre le fait d’être un chef-lieu, arme à double tranchant, est aussi l’une des communes frontalières dont une partie de la population active (ils étaient 5670°au 30 juin 2009) travaille côté grand-ducal. Or, la crise, et plus précisément ses répercussions, l’effet retard, sont passées par là. Ce qui peut, au moins partiellement, expliquer la hausse enregistrée.
Un taux assez stable
Malgré tout, le taux de chômage reste stable, à Arlon. Et sur le plan de sa répartition, par groupes d’âge, niveaux d’études et durée d’inoccupation; et sur le plan de son évolution. Ainsi, de 11,05 % en août 2007, le taux est descendu à 10,02 % en 2008, est remonté à 11,80 % en 2009 puis à 12,55 % en août dernier. On est donc encore loin du taux wallon (17,43 % pour ce même mois d’août), ou de celui de Virton, qui dépassait les 16 % en début d’année.
La répartition des «demandeurs d’emploi inoccupés» (DEI), selon la terminologie du Forem, est homogène : à Arlon, on ne chôme pas davantage à 25 ans qu’à 50. Quant aux durées d’inoccupation, une bonne partie ne dépasse pas les six mois et les chômeurs dits de «longue durée» sont plutôt l’exception.
En août, sur 1 573 DEI, ils n’étaient «que» 142 à être bénéficiaires d’allocations depuis plus de cinq ans. La marge, donc, comme la marginalisation qui accompagne leur décrochage. «Divers facteurs entrent en ligne de compte, analyse Nathalie Flamant, chargée de communication du Forem pour la province de Luxembourg.
Il s’agit, dans l’ensemble, de personnes inadaptées au monde du travail, qui ont souvent des assuétudes et chez lesquelles le lien social est rompu.» Sans oublier le critère de la mobilité, particulièrement pénalisant en Luxembourg, «L’absence de mobilité est clairement un frein à l’emploi, et c’est d’abord ce problème qu’il faut régler.» Plus encore une fois que l’on quitte la ville où chômeurs et bénéficiaires du CPAS trouvent souvent refuge. Ce qui explique aussi les chiffres, tout en sachant que les DEI expulsés ne sont pas repris dans les statistiques du Forem, mais dans celles du CPAS. Une double lecture s’impose donc.