Trois régions, trois typologies de l’emploi

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http://www.rtbf.be/info/sites/rtbf-info/files/imagecache/DetailImage/node_images/2010-10-12-opel.jpgPour lutter contre le chômage, il est important d’en avoir une vision exacte. Alors que les chiffres de demandeurs d’emploi sont parfois biaisés, la structure de l’emploi est fort différente dans chacune des trois régions du pays.

Le chômage est à ce point préoccupant qu’on en a souvent manipulé les chiffres. Un exemple : si on ajoute aux demandeurs d’emploi bénéficiaires d’allocations (208 000 en Wallonie) les prépensionnés, les personnes exclues du chômage, ceux qui n’ont pas droit aux allocations, les femmes ou les hommes au foyer, les étudiants et tous ceux en âge de travailler mais qui ne le font pas, on en est au sud du pays à plus de 800 000 personnes. 

L’évolution actuelle du chômage est très différente dans les trois régions. Par exemple, Bruxelles continue à voir encore la demande d’emploi exploser, avec aujourd’hui 111 000 chômeurs. La Flandre aussi a payé son tribut : cette région a, depuis le début de la crise, connu une hausse constante du chômage arrêtée pour la première fois le mois dernier. Elle comptait en septembre 212 000 demandeurs d’emploi inoccupés. Seule à réduire son chômage annuel depuis 6 mois consécutifs, la Wallonie. Il y reste toutefois 234 000 personnes sur le carreau.

Ce qui explique les évolutions divergentes, c’est la structure de l’emploi. La Wallonie, par exemple, embauche beaucoup dans le non-marchand : santé, enseignement, fonction publique. Ces secteurs sont moins exposés à la crise économique que l’industrie, dont la Flandre paie toujours les fermetures.

Quelles évolutions attendre ? Les spécialistes estiment qu’on pourrait retrouver le niveau d’emploi d’avant la crise dans deux ans. La croissance, si rien ne change, va probablement redémarrer plus vigoureusement et de la même façon dans les trois régions. Pourtant Bruxelles et la Flandre réduiront d’avantage leur chômage que la Wallonie. Parce que la Wallonie est moins engagée dans la production industrielle ou le service aux entreprises et parce qu’un nombre proportionnellement beaucoup plus important de jeunes Wallons vont débouler sur le marché de l’emploi.

Toutes ces prévisions ne valent évidemment que si la crise économique ne pointe pas à nouveau le bout du nez, ce qui n’est pas absolument exclu.

 

Carl Defoy

Crédit photo : Archive Belga – Illustration

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