Journée du 27 mai 2010.

 

Debout Damien il est 6h, l’heure de se lever !

Et oui faut se lever tôt ces temps-ci, pour des tas de choses à faire et des soutiens de manifs décidées sur le pouce.

 

Nous voilà partis, les yeux encore endormis.

En route pour embarquement immédiat des protagonistes du soutien de manifs, les TSE Luxembourg.

 

Tout le monde est bien là, la route est longue jusqu’à La Louvière 😉

E411 encombrée de camions et d’autos, j’emmène la troupe à l’aventure, traversant la Belgique du sud vers le centre.

À La Louvière on y va !

 

Heu ! C’est par où ?

À droite, non ! À gauche, c’est par là ===>

Vous êtes sûr ?

Pfff !!

 

La Louvière.

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Une marée humaine, des rues encombrées de monde, du rouge partout. Duferco, Carsid, Caterpillar étaient là.

 

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Et nous, du Luxembourg, nous avons été placés en tête du peloton, nous n’étions pas nombreux, juste 6, mais on nous a vu !

Notre panneau « Chute de chômeurs » mainte fois photographié et filmé.

 

Longue manif, 5000 personnes, si pas plus encore, en tout cas loin derrière nous, sur au moins un bon kilomètre, on ne voyait que du rouge… Magnifique, ça fait chaud de voir autant de monde unis pour un même combat !

 

Après les discours de Manu Morais, d’Antonio di Santo et de Thierry Bodson, il était l’heure de se séparer de la foule.

Il faisait chaud et nous avions soif 😉 à déambuler dans la rue.

Le temps de s’asseoir pour un café ou autre à boire ensemble et constater que nous avions aussi une faim de loup, nous étions reparti manger une frite chez Robert à Charleroi.

Charleroi, ville industrielle et de terrils où coule la Sambre, où les cornets de frites de chez Robert sont incomparables, où les bâtiments à l’abandon sont nombreux et gris, où les gens sont souriant malgré la noirceur de la ville.

Le Marsupilami devant nous, la Place des Beaux-Arts (centre ville) d’où une vue impressionnante sur la sidérurgie Carolo, un mini tour de cité rapide, manger vite pour être à l’heure.

 

Nous avons rendez-vous avec un personnage haut en couleur, Denis Uvier du côté de Jumet la Jolie.

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Découverte d’un endroit de rêve au milieu d’un cafouillis de trucs, « Les Jardins de la Résistance »

 

Surtout ne pas écraser les fourmis, elles sont chez elle dans la terre ! <== C’est une phrase qui dit bien que les gens des villes ne s’imaginent pas que les insectes font parties intégrantes de la planète Terre et de l’environnement et qu’il n’est pas nécessaire de les détruire.

 

Jardin biologique où l’on refait le monde avec des personnes en insertion, en difficultés de vie et c’est tellement merveilleux.

Chaque chose a une place bien précise, dans cet un ancien prieuré transformé en appartement où il fait bon vivre.

La « Solidarité » c’est le mot qui revient dans chaque phrase de notre ami Denis, il nous fait découvrir son monde, le jardin solidaire, sa vie, les gens qu’il aide, la yourte Mongol dans laquelle il a vécu quelques semaines et qui trône au milieu du jardin.

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Chacun à son rythme, travaillant la terre, semant fleur ou légume, créant de jolis parterres, réapprenant la vie.

Pour nous, c’est un monde merveilleux de solidarité dans lequel on y trouve l’aide au plus précarisés, mais surement plus difficile à vivre pour Denis au jour le jour, car longue et rude sont ses journées, entouré de gens qui galèrent et qui réapprennent vivre.

 

Que dire de l’endroit si ce n’est que le jardin est beau, un coq et des poules vivent dans un poulailler de riches avec des fenêtres (de récupération) en double vitrage, à l’abri des renards qui ne peuvent y entrer.

 

Une mare sans canard où, dans l’eau comme tout autour poussent plusieurs sortes de plants de menthe.

 

Des radis dans un grand bac à semis, des fraises encore verte mais aussi belle que celle de Wépion.

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Du chou, des potirons, des salades, plein de salades et des arbres fruitiers en palissade.

Et certes, toutes les sortes de pomme de terre que l’on pourrait trouver sur une échoppe de marché poussent dans ce jardin. Pour en citer quelques-unes : des rattes, des cornes de gattes, des amandines, des charlottes, des francelines, des rosabelles.

 

Tout est fait dans le plus grand respect de la nature et de l’environnement, un vrai jardin biologique.

Tout y a été construit à la main et de récupération, installé pas à pas avec une grosse tranche de bonne volonté, de la remise à la serre en passant par le poulailler, la mare, le compost et les bacs à plantation.

 

 

Il y a aussi le banc de la punition, il sert en cas où ceux qui jardinent se fâchent avec eux-mêmes ou sur un autre jardinier.

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Ce banc, c’est l’endroit de la réflexion du genre : ai-je raison ou tord de m’énerver et de vouloir tout foutre en l’air ?

 

De la récupération à la création, il n’y a pas de doute, la pyramide du Louvre n’est rien à côté de la serre sortie tout droit de la tête et des mains de Paul Trigalet.

Et Denis, Denis Uvier homme de bon sens qui trouve les mots qu’il faut pour chaque situation, petit de taille mais géant de cœur.

Dans cet endroit que l’on trouve après une course folle de gauche à droite et vice et versa dans le dédale Jumetois, on se retrouve dans un vrai petit coin de paradis.

Chaque participant, adultes en insertion ou bien voisin du quartier qui a besoin d’un coin de nature, peut y entrer.

S’il apporte un peu de lui, s’il s’investit avec ses connaissances ou son envie d’apprendre à travailler la terre, d’où qu’il vienne tant qu’il contribuera à son rythme à faire pousser les légumes, les fruits et les fleurs ainsi que le bonheur de vivre, il sera invité à partager la table du casse croûte après quelques heures d’une journée de labeur.

 

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Là bas, dans ce magnifique endroit flotte un drapeau, celui des paysans sans terre du Brésil.

 

Drapeau du jardin

 

Il me reste à vous dire que j’ai remarqué près de la sortie du jardin, un gros arbre pourri, bon à être coupé, mais dans ce tronc pourri, le même arbre à repris la vie. C’est un bouleau pleureur.

C’est un symbole, qui prouve que d’une vie pourrie, peut renaître une vie nouvelle.

 

l'arbre de la renaissance

Et Denis fait renaître de nouvelles vies en remettant sur pied des gens que tout le monde a abandonné.

 

 

De Gigi Criquet.

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