5.312 chômeurs exclus en 2012
Social Le nombre de demandeurs d’emploi privés d’allocations est en baisse
Les exclusions du chômage n’ont pas explosé en 2012. Au contraire : on observe une diminution, pour la troisième année consécutive. L’an dernier, 5.312 chômeurs ont été exclus pour non-respect de la procédure qui leur impose de faire des démarches suffisantes pour trouver un emploi. L’exclusion les prive de leurs allocations. Il s’agit d’une baisse de 2,5 % par rapport à 2011. On s’éloigne toujours plus du pic atteint en 2009, où il y en avait eu 6.601, le chiffre le plus élevé depuis l’introduction de la procédure, en 2005.
C’est en Wallonie qu’il y a eu le plus d’exclusions : 2.773 contre 1.363 en Flandre et 1.176 à Bruxelles. Le pourcentage an plan national est désormais le suivant : 52,3 % en Wallonie, 25,6 % en Flandre et 22,1 % à Bruxelles.
Pour obtenir une image plus pertinente, il faut rapporter le nombre d’exclusions au nombre de chômeurs. C’est à Bruxelles et en Wallonie que la proportion est la plus élevée : 1,5 % des demandeurs d’emploi ont été privés de leurs allocations. En Flandre, la proportion reste en dessous de 1 % (0,9).
L’exclusion n’est pas la seule sanction que risque le demandeur d’emploi (lire ci-contre). Il encourt également, au fil des entretiens à l’Onem, des suspensions d’allocations ou des réductions de leur montant. Si l’on globalise toutes les sanctions, on constate également une baisse. On est passé de 25.579 en 2011 à 23.759 en 2012. La baisse est ici de 7,1 %.
Rapportée au nombre de chômeurs, c’est à Bruxelles que le nombre de sanctions est le plus élevé : 5 % des demandeurs d’emploi sont frappés. Et il n’y à qu’à Bruxelles qu’on constate une augmentation (près d’un point de pourcentage en un an). En Wallonie, la proportion est de 4,1 %. Et c’est en Flandre que les sanctions sont les moins fréquentes : 2,5 % des demandeurs d’emploi subissent une sanction.
La baisse globale des sanctions est due à la baisse du chômage de longue durée. Entre 2010 et 2012, le nombre de demandeurs d’emploi est passé de 438.426 à 417.250.
D’autres estiment que cette baisse est due au renforcement de l’accompagnement individualisé mis en œuvre à Bruxelles et en Wallonie.
Les associations de défense des chômeurs estiment toutefois que, malgré les baisses de sanctions, les pratiques de l’Onem appliquent la réglementation de manière trop mécanique, sans tenir compte des situations personnelles et des réalités du marché de l’emploi.
La procédure
Premier entretien. Après 15 mois de chômage (s’il a moins de 25 ans) ou après 21 mois (plus de 25 ans) le demandeur d’emploi est invité à un entretien avec un « facilitateur » de l’Onem, pour évaluer les démarches de
recherche d’emploi. En cas d’appréciation négative,
un plan d’action est proposé au chômeur.
Deuxième entretien. Un deuxième entretien a lieu 4 mois plus tard, pour évaluer si le chômeur a respecté son plan d’action. Si le chômeur n’a pas respecté son plan d’action, il encourt une sanction limitée et temporaire (pendant 4 mois au maximum) : soit une réduction du montant de l’allocation de chômage, soit une suspension du paiement des allocations.
Troisième entretien. Le troisième entretien a lieu 4 mois plus tard. Si le chômeur n’a pas respecté son plan d’action, il peut être exclu.
DEMONTY,BERNARD
Article: Le Soir.be