Le Forem dément vouloir faire le tri parmi ses chômeurs

Le Forem voudrait, à terme, ne plus s’occuper que des chômeurs ayant de réelles possibilités de réinsertion sur le marché du travail. Et donc, se débarrasser des autres catégories. En les envoyant, par exemple, vers les CPAS. Une information démentie par le Forem.

 

Réforme importante pour les chômeurs du Forem, qui seront classés en quatre catégories. Le but: proposer un accompagnement individualisé des demandeurs d’emploi, prévu dans un futur décret du ministre wallon de l’Emploi, André Antoine, selon le journal Le Soir.

Dans la première catégorie, on placerait les demandeurs d’emploi qualifiés, qui sont prêts à travailler immédiatement.

Dans le deuxième groupe, ceux à qui il ne manque pas grand-chose pour répondre aux exigences du marché de l’emploi.

Dans les deux dernières catégories, on trouverait les chômeurs ayant besoin d’un parcours de formation pour espérer décrocher un emploi. Et les « mauvais élèves »: les MMPP, soit les personnes présentant des problèmes de nature médicale, mentale, psychique ou psychiatrique. Ceux qui ont donc peu de chance d’un jour se réinsérer dans la société du travail.

 

Pourquoi ce classement ?

Le Forem veut se concentrer sur les deux premières catégories, et affecter ses travailleurs sociaux (617) à une tâche de réinsertion plus directe des chômeurs. Les deux autres catégories, les « indésirables » du Forem, serait redirigées vers d’autres institutions, comme les EFT (entreprises de formation par le travail) ou les OIP (organismes d’insertion professionnelle).

Voire directement les CPAS, même si c’est officieux. L’agenda de cette réforme n’est pas encore arrêté, mais une réunion de toutes ces parties a eu lieu et la fédération des CPAS s’est dite inquiète. Il y a environ 220.000 demandeurs d’emploi en Wallonie, et les deux dernières catégories exclues du Forem pourraient représenter 100.000 personnes.

 

Le Forem dément 

Interrogée par Ludovic Delory, la porte-parole du Forem, Stéphanie Wiard, a formellement démenti les informations du Soir. Pour le Forem, ces quatre catégories ont bien été évoquées au fédéral, » mais jamais dans le décret ni les discussions internes du Forem« . Par ailleurs, la porte-parole ajoute aussi qu’il n’a « jamais été question d’un renvoi de certains chômeurs devant le CPAS« . L’office wallon insiste aussi sur l’importance du suivi qu’il assure auprès des demandeurs d’emplois.

 

Le ministre de l’Emploi réagit: les critiques des CPAS ne reposent sur aucun élément

Le ministre wallon de l’Emploi a une nouvelle fois réfuté les critiques adressées par la fédération des CPAS de Wallonie à propos des projets du Forem d’établir des catégories de demandeurs d’emploi.

 

Selon la Fédération, une partie des chômeurs classés comme « non insérables » sur le marché de l’emploi aboutiront dans les CPAS qui ne sont pas en mesure de faire face à une telle mission. A croire la fédération, un nombre de 20.000 à 50.000 demandeurs d’emploi seraient concernés. Les CPAS ont déjà exprimé leur crainte en octobre et, d’après le Soir, ils ne sont toujours pas rassurés. « Cela ne repose sur aucun élément. Il n’y aucune décision du gouvernement ou du comité de gestion du Forem, aucun projet de décret qui vont dans ce sens. Au contraire d’exclure des demandeurs d’emploi de nos statistiques et de catégoriser, notre ambition est de disposer d’une armée de conseillers pour assurer le suivi individualisé des demandeurs », a expliqué le ministre.

 

Le Forem ne peut pas tout faire

Le Forem doit demeurer la porte d’entrée de l’emploi, estime le ministre qui considère toutefois que l’Office régional ne peut pas tout faire et devra diriger certains demandeurs vers des réseaux spécialisés comme les Missions régionales de l’emploi (Mire), les Organismes d’Insertion Socio-Professionnels (OISP), l’asbl « Lire et Ecrire », etc. Pour accomplir au mieux ce travail, le Forem établira des « standards » mais qui n’ont pas pour vocation de stigmatiser les chômeurs. M. Antoine a rappelé que ses projets ont fait l’objet d’une concertation avec les partenaires sociaux. « Je n’imagine pas un seul instant un syndicat accepter que l’on sacrifie des demandeurs d’emploi », a-t-il fait remarquer.

 

Le 11 Janvier 2011, qu’en est-il 1 an après?


Article: RTLTvi.be

One comment

  • Ugo Crespini

    Voilà donc. Nous y sommes. Ce n’est plus le commencement de la fin. Mais la fin du

    commencement. La finalisation, la dernière main, l’ultime mise au point et le

    point final à  l’activation, au plan d’accompagnement  de la
    faim.

    Dans un pays si riche ! Summum de l’humanisme occidental. Magnificences du

    capitalisme et de la démocratie.

    Mais où sont donc passées les neiges d’antan ? Liberté, égalité, fraternité.

    Dans les poubelles d’un Quick, je suppose.

    N’est-ce pas, docteur Livingstone ? 

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