La fraude au chômage reste un sport national
Les fraudes aux allocations détectées par l’Onem ont explosé en trois ans, passant à 68 millions d’euros.
Le nombre de fraudes aux allocations de chômage détectées a explosé : plus 40 % en trois ans. Selon les calculs effectués par l’Onem pour Le Soir, en 2010, l’office de l’emploi a ordonné la récupération de 68,1 millions d’euros d’allocations parce que leurs bénéficiaires étaient en infraction à la législation sur le chômage.
En 2007, ce montant était de 48,6 millions, soit une hausse de 40 % entre 2007 et 2010.
Si l’on y ajoute les fraudes aux titres-services, et quelques autres montants indus, la somme dépasse les cent millions, rien que sur 2010. Dans la plupart des cas, l’Onem a infligé une amende pour fausse déclaration.
L’administrateur général de l’Onem Georges Carlens y voit les effets du renforcement des contrôles, notamment grâce au développement de nouveaux outils informatiques. Les contrôles préventifs devraient amener à une baisse des infractions pour 2011.
Notre enquête, menée auprès des contrôleurs de l’Onem, agents du Forem et membres des forces de police, l’atteste : sur le terrain, la fraude reste répandue.
En cause, la faiblesse des moyens de l’Onem (250 contrôleurs pour plus de 400.000 chômeurs), des freins syndicaux aux contrôles, des employeurs qui embauchent trop facilement au noir, un manque de transmission d’informations en provenance des régions et la défaillance des visites domiciliaires pour vérifier la composition des ménages.
P. 2 à 4 le deuxième volet de notre enquête Lundi 6 février 2012
n.c.
Article: lesoir.be