L’évaluation des chômeurs reste à organiser

Représentant de la FGTB au comité de gestion du Forem, Thierry Bodson ne cache pas son inquiétude quant aux conséquences des mesures prises dans l’accord fédéral.

Sa crainte principale concerne la prolongation du stage d’attente des jeunes, passé de neuf mois à un an depuis ce 1er janvier. Ce qui va engendrer une série de conséquences. La première concerne ce public, de 25.000 à 30.000 jeunes, qui n’a pas encore été officiellement averti de ce report. Le report de la perception d’une allocation de chômage prolonge de facto le droit à des allocations familiales, ce qui signifie que l’Onafts doit également être averti du changement. « Il s’agit donc d’une économie toute relative pour le budget de l’Etat », souligne-t-il.

Et ensuite ? « Aujourd’hui, on ne connaît toujours pas les conséquences d’une évaluation négative, s’inquiète Thierry Bodson. Doit-il recommencer tout son stage d’insertion d’une année ou seulement la période qui précède l’évaluation négative ? » Et qui sera chargé de l’évaluation ? Pas le conseiller référent qui suit le jeune car il serait alors juge et partie, avec le risque également que cela entame la relation de confiance qu’il doit nouer avec le demandeur d’emploi. Les évaluateurs doivent-ils appartenir à une autre direction du Forem ou dépendre d’un autre parastatal ? Thierry Bodson privilégie la seconde piste, en insistant pour qu’on y maintienne une gestion paritaire avec les partenaires sociaux.

Le représentant de la FGTB plaide par ailleurs pour que les conseillers référents, qui devront gérer en moyenne 344 demandeurs d’emploi, soient spécialisés dans six ou sept métiers maximum, afin d’être plus efficaces. Car l’enjeu, souligne-t-il, est de faire travailler au moins 156 jours chaque chômeur, avant qu’il n’ait atteint les trois ans de chômage, dans un contexte de ralentissement économique. Sinon, dès janvier 2015, ce sera l’exclusion, qui guette potentiellement 50.000 personnes, dont les trois quarts en Wallonie et à Bruxelles. Avec ce piège pour les travailleurs à temps partiel : toute journée qui fait l’objet d’un complément de chômage (même pour une heure), est comptabilisée dans le calcul de la durée du chômage.

Dans ce contexte global, le secrétaire général de la FGTB wallonne juge « risible » le souhait d’André Antoine d’une prise en charge spécifique des chômeurs de plus de 50 ans.

« Il faut arrêter de charger la barque car la priorité pour le Forem, ce sont les jeunes qui risquent de perdre leur allocation de chômage. » D’autant que dès 2013, ajoute-t-il, le contrôle de la disponibilité sera étendu aux chômeurs de la tranche 50-55 ans.

 

LORENT,PASCAL

 

Article: lesoir.be

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *