220 C.V. et toujours rien
Chômage malgré 20 mois d’efforts
Ludovic (32 ans) désespère de retrouver un jour un emploi
Victime d’une restructuration en 2009, Ludovic a écrit à 220 employeurs. Beaucoup n’ont jamais daigné lui répondre malgré l’offre d’emploi parue. S’il a obtenu cinq entretiens d’embauche en 20 mois, c’est beaucoup. Avant l’été, il devra rendre des comptes au Forem.
“ Depuis le 21 janvier, j’attends toujours la réponse pour neuf candidatures ”, dit Ludovic De Brouwer, en désignant de la main quatre fardes volumineuses: son parcours de demandeur d’emploi depuis son licenciement en mai 2009. “ C’était une restructuration ”, précise le jeune célibataire qui s’est installé à Hollange dans la commune de Fauvillers (Luxembourg). “ Avant, j’habitais en périphérie bruxelloise pour être près de mon entreprise. Puis, j’ai perdu mon emploi et on n’a fait comprendre que je ne garderais pas longtemps mes allocations de chômage si je ne devenais pas bilingue rapidement. J’avais un mois pour apprendre le néerlandais. C’était trop court. Je suis revenu en Wallonie ”, explique Ludovic.
J’ai écrit à Sarkozy
Jusqu’à présent, il a envoyé 220 lettres de candidature, tous azimuts. “ La plupart du temps, je ne reçois aucune réponse, même lorsque j’envoie des rappels ou que je téléphone. Je suis inscrit sur plusieurs sites web spécialisés comme Monster.be. Je réponds aux offres publiées par le Forem. J’ai présenté des examens, notamment aux TEC. J’ai sollicité des hommes politiques… ”, détaille Ludovic. Il a même envoyé un courrier à Nicolas Sarkozy pour attirer son attention sur la déchéance de la Belgique. Le président lui a répondu contre toute attente. Le Forem l’a aidé à réécrire son curriculum vitae et sa lettre de motivation. Rien n’y fait.
“ Pour une partie des jobs, on me dit que je suis surqualifié. Une chose est sûre. Je veux valoriser mon expérience professionnelle et ne pas recommencer au bas de l’échelle barémique. ”
Dès lors, il lui arrive de refuser car le salaire est trop bas. “ On m’a proposé 750 euros pour un plein temps, sans les frais kilométriques. Avec mon chômage, j’en touche 1.000 € ”, souligne-t-il.
“ Récemment, il s’agissait de suivre une formation pour devenir moniteur d’auto-école. Elle coûtait 250€ qui m’auraient été remboursés si je réussissais l’examen. Comme le Forem ne voulait pas financer, je n’ai pas donné suite. C’était trop cher pour moi. ”
Vendeur, chauffeur-livreur, ouvrier… il ne néglige aucune piste, ni aucun secteur. Désormais, il est dans les conditions pour que l’employeur bénéficie d’une aide. “ Sauf que… on me demande toujours d’être dans la catégorie supérieure ”, dénonce-t-il. Dès lors, il se demande à quoi servent ces plans.
Article: SudPresse.be