Bruxelles à l’arrêt le 24 ?
V.R.
La FGTB est pour le moment en train de préparer activement sa mobilisation de vendredi contre le projet d’accord interprofessionnel. Mais elle ne fait pas que cela : elle pense déjà à la suite à y donner. Et cette suite pourrait être spectaculaire.
Hier matin, au bureau de la FGTB, le secrétaire général des métallos de Wallonie et de Bruxelles, Nico Cué, a proposé de paralyser la capitale belge le 24 mars – soit le premier jour du sommet européen de printemps. Une paralysie qu’il souhaite totale : il a parlé de dresser des barrages sur les voies autoroutières menant à Bruxelles, de fermer les gares, de laisser au dépôt les métros et les trams, et même de bloquer l’aéroport national. Et ce n’est pas une idée personnelle. Elle a été pensée et mûrie au sein de l’exécutif de la centrale francophone des métallos de la FGTB.
« Il faut marquer le coup, assène Nico Cué. Le couple Merkel-Sarkozy tente d’imposer un pacte de compétitivité qui pourrait être une menace pour le mécanisme d’indexation automatique des salaires et pour le maintien de l’âge de la pension à 65 ans. Ce sujet va se retrouver au menu du sommet européen des 24 et 25 mars qui se tiendra à Bruxelles. On pourrait faire une manifestation classique, partant de la gare du Nord pour rejoindre la gare du Midi. Mais nous, nous pensons qu’il faut une autre action, plus déterminée. »
Cette proposition a-t-elle une chance de devenir effective ? On le saura lundi prochain à l’issue du bureau que tiendra la FGTB et au cours de laquelle les leaders du syndicat socialiste feront le bilan des actions de vendredi. D’ici là, les différentes centrales professionnelles se concerteront et soupèseront la proposition faite ce mardi par les métallos. « Plusieurs secteurs ont déjà dit oui, avance Nico Cué. On verra. C’est la démocratie qui décidera. »
A noter que les métallos wallons et bruxellois de la FGTB ne sont pas les seuls à vouloir une action le 24 mars. La CSC aussi y réfléchit. Le syndicat chrétien avait approuvé le projet d’AIP et ne participera dès lors pas à la journée d’action décrétée ce vendredi par la FGTB en compagnie de la CGSLB. Mais il s’inquiète lui aussi de la volonté affichée par la chancelière allemande d’imposer un « pacte de compétitivité » pour prévenir de nouvelles turbulences dans la zone euro – et où il serait question de remettre en cause les mécanismes d’indexation automatique des salaires. La CSC s’est dès lors tournée vers la Confédération européenne des syndicats (CES) pour voir si une action ne pouvait pas être organisée à grande échelle durant le sommet européen des 24 et 25 mars. Et selon des modalités à définir.
Article: LaLibre.be