La Ballade de Miguel
Voici une canzone, una vera lamentazione, un attitu… comme on en fait en Sardaigne pour les morts… Afin qu’ils restent – au moins – dans la mémoire. On le verra dans la canzone, Miguel était un syndicaliste militant, un parmi les autres. Celui que la Camarde (elle s’écrit presque comme une camarade…) est venue chercher l’autre jour… Miguel était – et il le proclamait bien haut et bien souvent – un anar. On ne sait si, pour le monde c’est une gloire, mais pour nous, c’est un honneur.
Un ami part toujours trop tôt
Ciao compagno !
Miguel est mort, quelle ballade
On le disperse demain
Miguel était un camarade,
On dit compagno, en italien,
En anglais, comrade,
En néerlandais, en flamand, kameraad
En allemand, Genosse, en portugais camarada,
Salut Miguel ! Saùde Camarada !
Un ami part toujours trop tôt
Ciao Compagno !
Miguel au fil des jours,
Rude, gentil, anarchiste.
Un mec sympa… enfin pas toujours.
Surtout, face aux fascistes.
Venu de l’émigration capverdienne,
Miguel assumait sa part, la sienne
De syndicaliste et de militant,
Léo disait : Y en a pas un sur cent
En voici un, pourtant
Miguel anarchiste et libertaire.
Miguel était un type en colère
Et c’est pour çà, qu’on l’aimait
Et nombreux, et beaucoup, qu’on l’aimait.
Miguel ne peut pas mourir,
Miguel ne veut pas mourir
Il me le dit, il me le crie
Miguel est toujours en vie
Joyeux et toujours debout
Encore et encore avec nous
Comme les Canuts de Lyon à tisser
Le linceul de ce monde injuste et périmé
Un ami part toujours trop tôt
Ciao compagno !
Saùde Camarada !
Ora e sempre : Resistenza !
– La Ballade de Miguel – Marco Valdo M.I. – 2010